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Grands moais et ptits pingouins
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7 décembre 2010

La niña Violeta

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Il y a la Violeta à la voix un peu nasillarde, un peu criarde, comme si on l’écoutait sur un vieux tourne-disque, accompagnée du charango, une guitare andine venue de Bolivie. Et puis il y a la Violeta à la voix plus posée, plus calme, celle de Gracias a la vida, l’une de ses dernières chansons. La vie qu’elle semble remercier comme on dit au revoir.

Gracias a la vida que me ha dado tanto.
Me ha dado la risa y me ha dado el llanto.
Así yo distingo dicha de quebranto,
los dos materiales que forman mi canto,
y el canto de ustedes que es el mismo canto
y el canto de todos, que es mi propio canto.*

Née au début du XXe siècle, la niña Violeta grandit dans la musique. Celle de son professeur de musique de père, celle de ses frères et sœurs, celle de sa mère, qui joue de la guitare, et la sienne. Dès l’âge de douze ans, la niña compose ses propres chansons.

Dans la campagne de San Fabián de Alico, près de Chillán, puis de Lautaro, près de Temuco, elle travaille avec sa mère, chantant partout où elle peut pour gagner un peu d’argent. En 1952, elle entreprend de collecter les chansons folkloriques et traditionnelles de son pays. C’est l’occasion pour elle d’une renaissance musicale. Elle se fait connaître également pour ses tapisseries, huiles et sculptures en fil de fer, exposées au musée du Louvre en 1964. Elle se donne la mort en 1967.

Violeta Parra a chanté, voyagé, aimé, souffert. La trame d’une vie que les auteurs déroulent au long de pages poétiques, tantôt légères, tantôt mélancoliques, entre dessin et collage. Violeta s’y promène guidée par la musique, celle qui lui vient d’ailleurs, derrière ses yeux si souvent fermés.

Cet album pour enfants publié par les éditions Amanuta est un titre de la collection « Mi Historia ». De beaux livres au format carré, à la couverture mate et à la mise en page soignée, dont les héros sont des personnalités chiliennes, comme la poétesse Gabriela Mistral ou le cacique Lautaro, mais aussi étrangères, comme le corsaire anglais Francis Drake ou le naturaliste anglais Charles Darwin.

Cette jeune maison d’édition chilienne créée en 2002 a pour thématique de prédilection la culture latino-américaine. À travers cette publication, elle laisse entrevoir une littérature pour enfants et adolescents – le public auquel elle se destine – de qualité.

 


Références

Francisco Jiménez (texte) et Paloma Valdivia (illustrations), La niña Violeta, Santiago : Amanuta, 2009 (40 p.), 7200 pesos (en espagnol).
Collection « Mi Historia », sur le site des éditions Amunata.

Le site de la fondation Violeta-Parra, créée par Isabel et Angel Parra.

* Merci à la vie qui m’a tant donné / Elle m’a donné le rire, elle m’a donné les pleurs / Alors je distingue le bonheur de la détresse / Les deux matières de mon chant / Et votre chant qui est le même chant / Et le chant de tous, qui est mon vrai chant

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